(à la station de train de la centrale hydro-électrique)
Aguas Calientes, c'est un passage presqu'obligé pour aller au Machu Picchu (si on ne veut pas marcher pendant quatre jours) alors Aguas Calientes, c'est devenu Las Vegas. Des bars de pizzas et hamburgers, de la musique américaine tout le long de la rue, tout pour arnaquer le touriste. Pour bien plus cher que tout le Pérou réunit. M'enfin le lendemain, c'est Machu Picchu!!
(plus de photos toujours sur http://picasaweb.google.com/sylvain.bertelli/090805LesVacancesAuPerou?authkey=Gv1sRgCL7TlOGqwI6lPA&feat=directlink#)
Et le Machu Picchu, en effet, il faut se le gagner. c'est déjà chaud et/ou cher d'arriver jusqu'à Aguas Calientes mais ça ne fait que commencer. L'entrée du site s'achète à Aguas Calientes et coûte 124 sols, soit 50% de plus que ce que disait le Lonely Planet; ça fait 30 euros, ce qui n'est pas si cher finalement en euros mais ajouté au train, au prix de l'hôtel à Aguas Calientes, au prix de l'autobus qui monte ensuite au Machu Picchu (10-12 euros aller-retour), c'est largement hors de proportion par rapport au Pérou. Mais je continue: derrière le Machu Picchu (2400m), il y a une montagne, le Huayna Picchu (3300m). De cette montagne, on a une vue superbe sur le Machu Picchu, il y a un chemin magnifique qui permet d'y monter depuis le Machu Picchu, c'est gratuit avec l'entrée du Machu Picchu, mais c'est limité en nombre: seuls 400 visiteurs par jour peuvent y monter, en deux tours: un à 7h du matin et un autre à 10h. Du coup, pour pouvoir y avoir accès, c'est un peu la course le matin à l'arrivée au Machu Picchu pour traverser le site et aller vite vite s'inscrire au Huayna Picchu. Si on prend en compte en plus que pas mal de groupes organisés arrivent vers 10h et que du coup les gens veulent profiter du Machu Picchu avant l'arrivée de la grande foule, tout ça fait que le départ au Machu Picchu le matin est assez surréaliste.
Je m'explique: nous nous sommes levés à 4h, avons déjeuné à 4h30 pour être à l'arrêt d'autobus avant 5h, le premier bus pour le Machu Picchu partant à 5h30. Et il y avait déjà une queue énorme, attendant dans la nuit. Quand les bus commencent à arriver, ça dépote. Je crois qu'une vingtaine de bus partent tous les uns après les autres à partir de 5h30. Après une bonne attente, nous sommes prêts à monter dans le bus numéro 9 mais on appelle justement deux personnes pour compléter le numéro 8 donc nous y allons. Détail qui aura son importance. Le bus, tout neuf, super classe. La route, en lacets bien serrés, non goudronnée, vingt minutes un peu commateux alors que l'aube pointe son nez à travers les arbres. Arrivés là-haut, vers 6h, il fait toujours bien sombre, nous rentrons assez rapidement sur le sîte (où en principe sont interdits les sacs de plus de vingt litres, tout type de nourriture et même les bouteilles d'eau (en pratique, à peu près tout passe)). A peine entrés, dans le brouillard et l'obscurité, il faut trouver l'entrée du Huayna Picchu... Heureusement, nous rentrons juste après un groupe d'italiens qui ont l'air de savoir où ils vont, et d'un pas pressé. Nous les suivons et traversons donc le site en longeant des murs de pierre incas mais sans y voir à plus de 5 mètres. Dix minutes plus tard, nous sommes dans la queue pour le Huayna Picchu. Attente pendant laquelle les nuages commencent à se lever et à laisser apercevoir la cité inca qui nous entoure. Assez fantastique.
Premier message "il n'y a plus de place pour le tour de 10h". Vue la queue, qui ne bouge pas, nous pensons avoir peu de chance de passer. Quelques personnes s'en vont mais nous continuons à attendre jusqu'à ce qu'un employé du site passe dans la queue avec un feutre pour marquer les tickets avec un numéro d'entrée au Huayna Picchu. Au final, nous sommes numéros 169 et 170 du tour de 7h, soient les personnes 369 et 370 des 400 autorisées à s'inscrire... Pour dire que le fait de prendre le bus d'avant et de suivre les italiens nous a bien sauvé la mise... Ensuite, ils commencent à laisser les gens, par petits groupes, monter au Huayna Picchu. Nous passons vers 8h alors que le soleil commence déjà à taper. La montée au Huayna n'est pas difficile techniquement mais est bien fatigante quand même: ce sont de bonnes marches de pierre plus ou moins régulières et bien hautes, en particulier pour les gens de petite taille (ils sont forts ces incas, se dit-on). En montant, on commence à avoir des vues sur le Machu Picchu d'autant plus superbes qu'elles se gagnent à la sueur du front.
Évidemment, nous sommes entre touristes, américains, espagnols, français et il faut dire que la souffrance partagée crée une bonne ambiance. Là-haut, quelques constructions incas, des photos du Machu Picchu et deux cents touristes agglutinés en haut d'un rocher, c'est assez marrant. Nous restons un moment à nous reposer puis nous redescendons les marches (qu'il faut parfois descendre en s'asseyant carrément dessus) en croisant les premiers membres qui montent du groupe de 10h.
Le problème, c'est qu'une fois arrivés en bas, nous sommes trop crevés pour commencer à vraiment visiter le Machu Picchu alors nous nous étendons un moment sur l'herbe inca. Le reste de la visite: les constructions de granite sont étonnantes, les vues incroyables, beaucoup trop de gens (et quelques lamas), mais bon, c'est tellement grand que ce n'est pas trop gênant. Et puis aussi la fatigue qui fait plus que pointer, un soleil carnassier qui nous laissera de bons coups de soleil et la difficulté de trouver de l'ombre (b'en oui, y'a plus de toit aux maisons), et puis la faim, quand même. Alors du coup, vers 14h, alors que continuent à monter des bus, nous redescendons.
Note: il est possible de monter au Machu Picchu sans le bus, à pied. A mon avis, il faut une bonne heure, il doit falloir partir bien avant les bus pour choper une entrée au Huayna mais du coup, vu le chemin, je me demande comment on peut avoir la force de monter au Huayna après être monté au Machu. M'enfin c'est possible.
Allez, la photo de carte postale:
Le soir, retour avec le train qui coûte cher et qui nous arrête au village d'Ollantaytambo. Là, il y a d'autres ruines incas mais ce sera pour le lendemain. Nous trouvons un hôtel et dodo bien vite.
Tiens, petit apparté hôtelerie: même sans réserver à l'avance et même dans les endroits les plus touristiques, nous avons toujours trouvé des chambres libres. Par contre, ce ne sont pas les meilleurs hôtels (ou plutôt hostels) que j'ai vu... pas trop chers mais pas donnés (jusqu'à 30 dollars), chambres sans charme quand elles sont propres et puis le problème principal: l'eau chaude; ils disent tous "oui, oui, eau chaude, pas de problème" mais au final, ça marche une fois sur deux, c'est souvent plutôt tiédasse que chaud, bref, c'est pas le bonheur du randonneur fatigué. Là, à part ce problème-là, nous sommes bien tombés (nous avons mis le prix aussi) car l'hôtel était assez joli et le petit déjeuner excellent (avec fruits frais, jus d'orange et pas de papaye (beurk) et même un pancake (frit à l'huile, dommage) pour les américains que nous sommes).
Le lendemain, visite d'Ollantaytambo, ville inca avec forteresse inca, sauf que le prix d'entrée à la forteresse, plus de la moitié de celle du Machu Picchu (oui bien sûr ça inclut trois d'autres sites mais bon comme nous n'aurons pas le temps de les visiter...), et puis la fatigue de la veille, il faut le dire, nous freinent dans nos envies archéologiques. Alors nous faisons un petit tour dans la ville, très jolie, nous achetons la crème solaire que nous aurions dû avoir la veille et nous montons dans un de ces mini-bus locaux et informels où nous nous entassons à quinze pour dix sièges pour rejoindre Urubamba, puis Cusco.
(suite au prochain billet)